Le projet Energy from Waste reçoit un accueil critique à la réunion de Shawville
Le projet Energy from Waste reçoit un accueil critique à la réunion de Shawville
La préfète de la MRC de Pontiac, Jane Toller, a organisé deux assemblées publiques cette semaine sur le projet de valorisation énergétique des déchets, souvent appelé « Energy from waste ». La première rencontre s’est tenu à l’église United Church de Shawville pour discuter du projet qu’elle tente de promouvoir et défendre depuis de quelques années. Une quinzaine de personnes étaient présentes.
Sa proposition est préliminaire et elle a noté que la prochaine étape du plan consiste à obtenir le financement d’un plan d’affaires par une entreprise professionnelle (Deloitte a été mentionnée comme exemple). Elle a estimé que le coût de ce plan se situerait entre 100 000 $ et 200 000 $ et prévoit que la majorité de l’argent proviendra des fonds régionaux alloués à la MRC, bien qu’il n’ait pas été annoncé publiquement à ce stade. Elle a dit que le reste pourrait provenir des fonds de la MRC affectés au projet, ainsi que du surplus.
La MRC dépense actuellement 1,7 million de dollars par année pour transporter ses déchets résiduels (environ 5 000 tonnes au total) sur environ 200 km jusqu’au site d’enfouissement de Lachute. Toller a présenté une proposition pour une installation, située sur le site de l’ancienne usine Smurfit-Stone à Litchfield, qui incinérerait environ 400 000 tonnes de déchets résiduels par an, transportés par camion depuis l’Outaouais, la ville d’Ottawa et le comté de Renfrew. Bien que la technologie exacte n’ait pas encore été sélectionnée, Toller a déclaré que l’installation proposée générerait 45 mégawatts d’électricité.
Jane Toller a parlé de son temps en tant que conseillère municipale de Toronto au début des années 2000, où elle supervisait la gestion des déchets dans le cadre de ses fonctions et a déclaré qu’elle se considérait comme « une écologiste ».
Après la présentation de Jane Toller, la parole a été donnée aux questions du public et des médias présents. Une grande partie des questions et des commentaires étaient assez critiques à l’égard de la proposition. Un participant a fait remarquer que la présentation ressemblait à un argumentaire de vente de Covanta, la société dont Toller a vanté à plusieurs reprises la technologie. Toller a même présenté une courte vidéo produite par l’entreprise à la fin de la réunion. Toller a déclaré qu’elle ne s’engageait pas dans une entreprise ou une technologie en particulier et a qualifié Covanta de « leader mondial » de l’incinération des déchets. Elle exploite également l’installation la plus proche de la région, le Durham York Energy Centre, que plusieurs élus locaux et employés ont visité l’année dernière. Cette installation a une histoire longue et controversée, bien résumée dans deux articles de Dave Flaherty pour The Oshawa Express.
Linda Davis, une ancienne conseillère de la municipalité régionale d’Ottawa Carleton qui s’est présentée contre Toller aux élections de 2017 pour le poste de préfète, a remis en question la justification du camionnage des déchets résiduels de l’Ontario à travers une frontière provinciale, ce qui n’est actuellement pas approuvé par le gouvernement du Québec. Dans sa présentation, Toller a déclaré que sans le tonnage de la Ville d’Ottawa, le projet n’est pas économiquement viable, et Davis a demandé pourquoi Ottawa ne se contenterait pas de construire sa propre installation.
Jennifer Quaile, conseillère d’Otter Lake et membre du comité de gestion des déchets de la MRC, a lu une longue liste de ses préoccupations concernant le projet, y compris l’impact possible sur la qualité de l’air et la toxicité des déchets laissés après l’incinération. Elle a également demandé si les communautés autochtones de la région avaient été adéquatement consultées sur la proposition de projet. Elle a parlé avec CHIP 101,9 de ses préoccupations après la réunion.
La discussion lors de la réunion s’est parfois détournée du projet Energy from Waste, car de nombreux participants ont déclaré qu’ils préféreraient voir plus d’efforts pour détourner le compost et les matières recyclables de la décharge et réduire la quantité de déchets produits par la région. Quaile a déclaré qu’elle a défendu cette approche, tant au sein du comité de gestion des déchets qu’au sein de la municipalité d’Otter Lake.
Un bilan de ses rencontres aura lieu dans une entrevue avec Jane Toller, à la radio.